Rennes, octobre 2024 — Alors que le cancer de la prostate est largement médiatisé grâce à des initiatives telles que Movember, le cancer de la vessie, en revanche, reçoit moins d'attention, bien qu'il soit en réalité plus agressif. Méconnu du grand public, il affecte pourtant des milliers d’hommes chaque année. Une détection précoce et un diagnostic fiable pourraient sauver des vies et améliorer la prise en charge de ces patients.
UNE COMPARAISON FRAPPANTE AVEC LE CANCER DE LA PROSTATE
Le cancer de la prostate est souvent évoqué, notamment en novembre, mois symbolisé par Movember, une campagne mondiale de sensibilisation qui encourage les hommes à se laisser pousser la moustache pour attirer l’attention sur les cancers masculins. Cette mobilisation a permis d'augmenter les taux de dépistage du cancer de la prostate, qui est le plus fréquent chez les hommes en France.
Selon les données les plus récentes de l'Institut national du cancer (INCa), on estime qu'environ 50 000 nouveaux cas de cancer de la prostate ont été diagnostiqués en 2023 [1]. Malgré cette incidence élevée, la mortalité liée à ce cancer a diminué au fil des années grâce aux progrès thérapeutiques et à un diagnostic précoce. Le taux de survie à 5 ans atteint désormais 93 %, une nette amélioration par rapport à 1990, où ce chiffre était de 72 %[2]. En revanche, bien que le rapport de l'INCa 2023 sur les cancers [3] classe celui de la vessie parmi les cancers urologiques les plus courants après celui de la prostate, il reste largement méconnu.
UNE MALADIE TOUT AUSSI SOURNOISE
Comme pour le cancer de la prostate, l'âge est un facteur de risque clé pour le cancer de la vessie, qui touche majoritairement les hommes de plus de 50 ans. Cependant, à la différence du cancer de la prostate, qui peut être dépisté grâce à des examens relativement simples comme le dosage de l’antigène spécifique prostatique (PSA), les symptômes du cancer de la vessie sont souvent ignorés. Le principal signal d'alerte est la présence de sang dans les urines (hématurie), qui peut passer inaperçu ou être négligé.
"Le cancer de la vessie souffre d'un manque de visibilité dans les campagnes de sensibilisation, ce qui est regrettable," déclare Marie Dehem, Directrice des opérations de VitaDX. "Actuellement, il n'existe aucun programme de dépistage pour ce cancer, alors qu'un diagnostic précoce pourrait transformer la prise en charge des patients. Forts du succès de notre outil VisioCyt® Bladder, conçu pour le diagnostic et la surveillance du cancer de la vessie, nous lançons aujourd'hui un essai clinique visant à développer VisioCyt® Screening, destiné au dépistage des patients asymptomatiques mais à haut risque."
"Comme VisioCyt® Bladder, cette solution reposera sur notre technologie brevetée d’analyse d’images et d'intelligence artificielle, appliquée à la cytologie pour détecter les anomalies morphologiques caractéristiques d'un début de cancer, bien avant l'apparition des symptômes classiques tels que l’hématurie ou les douleurs urinaires," poursuit-elle. "Demain, ce test pourrait être proposé par les médecins généralistes et la médecine du travail pour offrir aux patients à haut risque une chance de dépistage précoce, contribuant ainsi à un impact significatif sur leur pronostic."
Les cancers urologiques, un tabou pour les hommes
Les cancers urologiques, qui englobent notamment les cancers de la prostate, de la vessie, des reins et des testicules, constituent un enjeu majeur de santé publique chez les hommes. Malgré leur prévalence, ils demeurent des sujets délicats, souvent entourés de silence et de tabous. Pourtant, ces maladies représentent des menaces sérieuses pour la santé masculine, et leur dépistage précoce est essentiel pour améliorer les chances de survie. Alors pourquoi ce silence persistant ? Et comment surmonter les obstacles à la prise de conscience et au dialogue ?
La gêne liée aux examens médicaux, la peur du diagnostic ou encore la stigmatisation de la virilité affectée par ces maladies sont autant de facteurs qui freinent la discussion ouverte. Les maladies urologiques sont souvent associées à des sujets intimes comme la sexualité, l’incontinence ou les troubles de l’érection. Cette connexion entre santé urologique et virilité pousse bon nombre d’hommes à éviter les conversations sur ces sujets, par crainte d'une altération de leur image masculine. Par conséquent, le silence et la méconnaissance autour des symptômes retardent fréquemment le diagnostic, ce qui diminue les chances de traitement précoce et efficace.
VitaDX appelle à une prise de conscience collective.
"Les hommes doivent être vigilants face aux signes de cette maladie. Si des campagnes telles que Movember montrent l'importance de la prévention, il est impératif que la sensibilisation s'étende à d'autres cancers affectant les hommes." ajoute Allan Rodriguez, directeur général de VitaDX.
Alors que Movember approche, c’est l’occasion de rappeler que la santé masculine ne se limite pas à la prostate. Sensibiliser les hommes aux risques de tous les cancers, y compris celui de la vessie, pourrait permettre de sauver des vies.
[1] https://www.vaincrelecancer-nrb.org/nos-actualites/focus/evolution-des-cancers-en-france-panorama-2023-par-linca.html
[2] https://www.vaincrelecancer-nrb.org/nos-actualites/focus/evolution-des-cancers-en-france-panorama-2023-par-linca.html
[3] https://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Panorama-des-cancers-en-France-edition-2023